Je reste subjugué par les peintures de Bernard Le Nen. Ses personnages morts de peur, bouffis d’angoisse ont une force d’expression incroyable. Sur fond noir, les saynètes qu’il peint relèvent du fantastique, du surréel. Ses visions cauchemardesques sont aussi fascinantes que déroutantes. L’homme et sa place dans le cosmos, l’homme et sa condition absurde, l’homme et ses peurs ancestrales sont au centre de cette œuvre tourmentée mais combien puissante.
Il nous montre des monstres, des êtres difformes dans des positions incongrues et saugrenues. Il se plaît à peindre des personnages étranges, des situations cocasses, burlesques ou désopilantes. L’imagination de Bernard le Nen n’a pas de limite et l’onirisme habite toute sa création. Comment rester insensible devant les figures pathétiques, hallucinées ou grotesques peintes par cet artiste visionnaire? Comment ne pas se reconnaître dans ces créatures constamment reliées à la bestialité et à un univers qui les écrase? Nous sommes là en présence d’un travail d’une singulière inventivité. Le Nen conjugue avec un art consommé l’humour noir, la loufoquerie, le tragique et le non-sens. Bernard le Nen est décidément un artiste rare.
Joe Ryczko.
(Illustrations: Bernard Le Nen. De haut en bas, "La mort du chat", sans titre, "Têtes creuses". Source: http://www.artgument.com/)
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