La friche est un terrain qui n’est pas cultivé, où poussent les fleurs sauvages et les herbes folles. Un lieu où se terre la sauvagine, et sur lequel se complaisent les dernières espèces en liberté. Un sol laissé à l’abandon, qui ne reçoit ni engrais, ni poison. Qui ignore le soc de la charrue.

Autant dire, vous l’aurez aisément deviné, que les créateurs auxquels est consacré ce modeste site ne figurent pas sur le fronton des temples de l’art officiel et labellisé. Il s’agit essentiellement de personnes de modeste condition: artisans, ouvriers, paysans ou marginaux. N’y voyez surtout pas des excentricités dépourvues de sens, ou de simples objets de curiosité. Vous vous tromperiez lourdement! Dans cette société terriblement organisée, où le cauchemar sera bientôt remboursé par la sécurité sociale, ils nous offrent le rêve! Dans un monde désenchanté, ces hommes et ces femmes nous ouvrent les portes du merveilleux. A travers ces œuvres qui conjuguent jubilation et subversion, ils révèlent une inventivité débridée. Voyons-y les manifestations d’une imagination sans borne et délivrée de toute contrainte.




Joe Ryczko.



lundi 13 juin 2011

Expo Carlo Zinelli chez Berst.

  
Né en 1916 à Vérone, dans un milieu modeste, très jeune, il commence à travailler pour venir en aide à sa famille. Il est notamment employé aux abattoirs de sa ville. Suite à une série de ruptures mal vécues, il est interné en 1967. Dans son hôpital psychiatrique, il fréquente un atelier d'expression libre où il effectue ses débuts. A sa mort en 1974, on dénombrera 3000 gouaches. Son oeuvre est  remarquable. Elle est peuplée de silhouettes humaines et animales  entremêlées et percées de multiples trous. On note aussi la présence récurrente de signes graphiques, d'inscriptions mystérieuses. Carlo Zinelli est une figure majeure de l'art brut. Il convient de découvrir ou de redécouvrir son travail à la galerie Christian Berst, 3 et 5 passage des gravilliers  Paris 75003. Tél. 01.53.35.01.70. L'expo est visible jusqu'au 23 juillet 2011. 


[Illustration: Carlo Zinelli, sans titre, 1968, gouache sur papier. Source: www.christianberst.com

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