La friche est un terrain qui n’est pas cultivé, où poussent les fleurs sauvages et les herbes folles. Un lieu où se terre la sauvagine, et sur lequel se complaisent les dernières espèces en liberté. Un sol laissé à l’abandon, qui ne reçoit ni engrais, ni poison. Qui ignore le soc de la charrue.

Autant dire, vous l’aurez aisément deviné, que les créateurs auxquels est consacré ce modeste site ne figurent pas sur le fronton des temples de l’art officiel et labellisé. Il s’agit essentiellement de personnes de modeste condition: artisans, ouvriers, paysans ou marginaux. N’y voyez surtout pas des excentricités dépourvues de sens, ou de simples objets de curiosité. Vous vous tromperiez lourdement! Dans cette société terriblement organisée, où le cauchemar sera bientôt remboursé par la sécurité sociale, ils nous offrent le rêve! Dans un monde désenchanté, ces hommes et ces femmes nous ouvrent les portes du merveilleux. A travers ces œuvres qui conjuguent jubilation et subversion, ils révèlent une inventivité débridée. Voyons-y les manifestations d’une imagination sans borne et délivrée de toute contrainte.




Joe Ryczko.



dimanche 14 novembre 2010

Jules Mougin. Merci facteur !

Le facteur-poète est décédé à 98 ans. Né dans une famille ouvrière du Nord, passé le certif, il choisit de devenir facteur en milieu rural, métier qu'il exercera toute sa vie. Proche des écrivains prolétariens et des artistes bruts, il ne cesse d'écrire et de dessiner. Il entretient également une correspondance considérable avec ses nombreux amis. Révolté, il écrit par nécessité. La rage au coeur. Il a publié une trentaine d'ouvrages dont de nombreux recueils de poèmes. Notamment chez Robert Morel, Seghers et Vodaine. Il fut l'ami de Gaston Chaissac, de Dubuffet, de Calaferte, de l'Anselme. "Il a fait avec les mots de la langue française ce que le facteur Cheval a fait avec les pierres" a écrit, à juste titre, son ami Claude Billon.

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